La méthode rationnelle émotive

La méthode rationnelle émotive

Nous pouvons vivre en nous-même autre chose que ce que nous vivons maintenant, sans changer le monde et sans attendre ou exiger qu’il change.

Une méthode est utilisée en relation d’aide depuis de nombreuses années.

 

Dans le contexte du lâcher prise, on peut dire qu’elle convient particulièrement bien à nos fins. On peut presque parler ‘’d’alliée naturelle’’.

 

En voici donc un survol.

Cette méthode permet de considérer les émotions d’une façon pratique. Les émotions, telles que définies dans le dictionnaire, sont un trouble soudain et passager éprouvé sur le coup d’un vif sentiment de surprise, de peur, de joie etc. Cependant, cette définition n’est pas exacte, car la joie et la peur constituent déjà des émotions. Les émotions sont ressenties à la suite de notre perception des évènements. Elles représentent donc la valeur qu’on accorde aux évènements; elles nous en informent. Elles reflètent notre vision de la réalité. Les émotions sont une interprétation de la réalité et de ses conséquences sur soi. Nous comprenons, ici, que cette interprétation n’est pas la même pour tous. En effet, une situation qui engendre de la tristesse chez certains ne suscitera pas la même réaction chez d’autres. De plus, les émotions varient en intensité et en durée chez un même individu, dans une même situation et lors d’une interprétation identique.

 

Même si tous s’accordent pour décrire une situation exactement de la même façon, avec les mêmes mots et les mêmes nuances, ce qui, évidemment, ne se produit jamais, leurs réactions ne seront pas tout à fait identiques. Pourquoi? Parce que chacun vit une existence qui lui est propre et qu’il a, pour cette raison, une perception différente des conséquences que ça aura pour lui. Si nous concevons ici, que toutes les réactions émotives sont légitimes et justifiées, nous n’affirmons pas qu’elles soient toujours adéquates. C’est par l’interprétation de nos perceptions que nous donnons un sens à ce qui nous arrive. Il est normal de ressentir des émotions, car nous avons besoin d’une interprétation ou d’une évaluation instinctive des conséquences que les choses ou les évènements produisent sur nous.

 

Il est sain et normal de ressentir des émotions. Si un évènement n’est pas concordant avec l’image que nous en avons, nous serons en état de frustration. Cet état pourra éventuellement occasionner de la colère, de l’exaspération, de la révolte, de la peine, de la culpabilité et la liste pourrait s’allonger. La frustration nous permet de constater le non concordance. Ensuite, nous verrons s’il est possible d’y remédier. Puisque la réalité n’est pas, à chaque instant tel qu’on la souhaite, la frustration permet de s’en rendre compte. Autrement, il est impossible de s’y adapter.

 

L’approche rationnelle émotive permet de reconnaitre les émotions, d’apprendre à les utiliser et à les tempérer et surtout, peut-être, d’apprendre quelles sont les autres réactions possibles dans une situation donnée, car nos réactions ne sont ni obligatoires ni incontrôlables. Le but n’est pas de ne plus ressentir d’émotions, mais de diminuer la durée et l’intensité de celles que l’on ne désire pas vivre, et ce, quels que soient les évènements extérieurs. Avec un peu de pratique, on peut même parvenir à ressentir des émotions très différentes de celles auxquelles nous étions habitués en pareilles circonstances, simplement en modifiant notre discours intérieur, nos schémas de pensées.

 

Face à une situation, nous adoptons d’emblée un type de discours intérieur, parce que nous y sommes habitués. Nos émotions découlent de ce discours intérieur. Celui-ci est si bien ancré qu’il nous semble normal, et tellement normal que nous croyons que c’est le seul possible, et tellement le seul possible que nous considérons d’un œil sévère tous ceux qui ne réagissent pas comme nous… Nous pouvons choisir nos émotions selon notre envie, notre goût pour que la réalité, sur laquelle nous n’avons pas un plein contrôle et qui apporte son lot de contraintes, nous semble plus agréable. Si nous n’avons pas de contrôle sur la réalité, nous avons la possibilité de contrôler nos émotions. En fait, il est possible de choisir ses propres émotions et, après quelque temps, de bannir presque complètement certaines émotions déplaisantes pour soi.

 

Le lâcher-prise signifie ici ‘’abandonner l’idée, dès le début, qu’en une occasion donnée, nous nous devons de ressentir notre émotion habituelle’’. D’autres ressentent autres choses en une même situation. La vie, les évènements passés, l’éducation ou le travail sur eux-mêmes, les a amenés à apprendre ou à choisir qu’en cette circonstance, on vit telle émotion. Cela leur est peut-être naturel. Peut-être ont-ils appris à contrôler leurs réactions, que cela leur semble ou non, à eux aussi, un peu ardu.

 

Lâchez prise quant à nos habitudes émotives. Acceptons de nous donner un contrôle de soi; de nombreux ouvrages existent sur le sujet. Lentement, sans nous brusquer, nous pouvons arriver à ressentir principalement les émotions qui nous plaisent. Les autres émotions resteront présentes dans notre vie, bien sûr. (Après tout, l’existence nous fournit tellement de belles occasions de frustrations.) Mais avec un peu d’entrainement, nous pourrons quitter ces états déplaisants et revenir vers ce qui nous plaît d’avantage.

Inspiré du livre Lâcher prise sans tout lâcher 2009
Programmation neurolinguistique 2019