Pont du Suroît, nous rencontrons de nombreux membres de l’entourage qui nous nomment le fait que qu’ils ne savent pas quoi faire face à leur situation, se sentent démunis, impuissants. Ils ont l’impression d’avoir les mains liées face à la maladie mentale de leur proche. Malheureusement, personne n’a le pouvoir de « guérir » votre proche, car une maladie mentale, ça se traite.
Cependant, nous avons toujours le pouvoir sur nous et nos actions. C’est pourquoi, dans nos interventions et dans l’utilisation de nos outils psychoéducatifs, nous utilisons entre autres, une approche dite « d’autonomisation » ou communément appelé en anglais, « empowerment ». Je vous entends déjà vous dire : « l’autonomisation, ça mange quoi en hiver ça? »
Dans cet article, j’aborderai donc ce qu’est la notion d’autonomisation et comment vous pourrez y arriver avec notre accompagnement.
Premièrement, qu’est-ce que « l’autonomisation »?
Dans la littérature scientifique, l’empowerment réfère à : «un processus ou mécanisme par lequel les personnes, les organismes ou les communautés acquièrent le sentiment d’exercer ou exercent un plus grand contrôle sur les événements qui les concernent». *
Plus concrètement, cela veut dire que cette approche amène les personnes à se réapproprier leur pouvoir d’agir dans une situation qui peut leur sembler oppressante afin de contrer le sentiment d’impuissance et le mal-être individuel.
La notion d’empowerment a donc aussi une valeur de responsabilisation personnelle pour que la personne puisse changer sa vision de la situation et mieux voir les actions à poser.
Ce qui nous amène à vous dire : vous avez du pouvoir sur vous et vos réactions face à une situation. Si vous changez l’un de ses points ou même les deux, cela pourra affecter positivement ou négativement cette situation. C’est donc à vous de prendre action pour VOTRE bien-être.
Comment pouvons-nous utiliser l’empowerment auprès de vous?
Dans nos interventions avec nos clients, il est de mise de vous écouter pour mieux comprendre la situation dans laquelle vous vous situez. Mais par la suite, que ferons-nous?
Mise en situation :
« Ma fille de 32 ans a un diagnostic de trouble de personnalité limite. Elle vient de perdre son emploi à nouveau due à ses retards et absences, et est donc à risque de perdre son logement si elle ne peut payer ses factures. Que puis-je faire pour elle? Je me sens impuissant face à sa situation et sa maladie ».
Nos interventions possibles :
- Informations sur ce qu’est le TPL (Trouble de la Personnalité Limite) afin d’avoir une vision plus globale de la situation.
- Travailler ensemble afin de mieux cibler le rôle que vous voulez jouer auprès de votre proche, clarifier votre position. Veut-il de de votre aide? Percevra-t-il votre aide comme une autre tentative de contrôle sur sa vie?
- Informations sur vos droits en tant que proche d’une personne atteinte.
- Vous accompagner afin de mieux cibler ce qui vous appartient et vous aider à identifier vos propres besoins et limites à établir, et les exprimer sainement à votre proche.
- Vous outiller sur les ressources possibles dans la région pour soutenir votre proche afin de ne pas prendre tout sur vos épaules.
Toutes ces interventions ont pour but de vous redonner le sentiment que vous avez du pouvoir sur vos perceptions et vos actions à venir afin de mieux accompagner votre proche dans ses démarches. Il est toutefois important de se rappeler que nous n’avons pas de pouvoir sur les autres, que sur nous. En revanche, toutes nos actions portent à conséquences, ce qui influera possiblement sur le comportement de notre proche.
Pour toutes questions sur le sujet, n’hésitez-pas à contacter un(e) de nos intervenants(es), il nous fera plaisir de vous accompagner.
* Le Bossé, Y. (1996). Empowerment et pratiques sociales : illustration du potentiel d’une utopie prise au sérieux. Nouvelles pratiques sociales, 9(1), 127–145. https://doi.org/10.7202/301353ar